L’élevage du petit gibier par poules naines.

Par Ph Danthine

Gérer une chasse au petit gibier devient de plus en plus difficile à notre époque. La régulation des prédateurs est un long travail, entre les méandres de l’administration et les incompréhensions écologiques. Et pourtant, maintenir une population de petit gibier passe souvent par une opération de repeuplement.

La seule méthode pour réintroduire du gibier qui se défend, se reproduit et reste sur le territoire est la méthode de l’élevage sous poules naines.

Cet article va en exposer les détails pratiques issus d’une expérience de plusieurs années sur mon territoire condruzien. Tout d’abord, il faut disposer d’un capital de petites poules naines. J’essaye d’en avoir une quinzaine chez moi, sauf si un renard s’est servi !

Certaines ont des envies de couver dès février, je les en empêche. Ce n’est qu’en Avril que je ne ramasse plus les œufs. De cette manière, au bout de 2 à 3 semaines, plusieurs poules se mettent à couver…

Quand elles couvent depuis 15 jours, elles sont prêtes à adopter.

Soit on leur met des œufs 15 œufs de perdrix ou 12 de faisan, soit on a un éleveur qui peut vous livrer des poussins d’un jour.

Pour les faire adopter, je mets souvent la poule sous une petite caisse dans le noir et j’introduis les poussins le soir.

Le lendemain, je retire la caisse. Le tour est joué…

Pendant 2 semaines, poule et poussins restent sous abri et dans un petit enclos.

 

Après 15 jours, nous transportons poule et poussins sur le territoire. La poule est maintenue dans la cage, les poussins ont un petit parcours engrillagé. Après 15 jours de nouveau, on libère les poussins. Ils peuvent rentrer dans la cage à travers une grille dont les barreaux sont séparés de 5 cm (photo )
La poule rappelle ses petits au moindre danger…La poule arrête de rappeler ses poussins vers 7-8 semaines.

A ce moment, je reprends les poules qui reprennent leur liberté dans mon jardin. Mission accomplie !

Les faisans ou perdreaux élevés ainsi restent sur le territoire, se reproduisent naturellement l’année suivante, sont sauvages et sont plus aptes à se défendre.

Ma conviction profonde est que le résultat, par cette méthode, est nettement plus efficace que les lâchers classiques.

Le but de cette méthode est de renforcer la population existante et pas de faire du lâcher massif d’oiseaux de tir. L’augmentation des prédateurs de toute sorte et les pratiques agricoles condamnent faisans et perdrix à la disparition. Pour les sauver, il faut aménager les territoires et soutenir les populations restantes. Il faut chasser avec modération, se limiter aux coqs si la reproduction a été mauvaise et soigner avec persévérance ces magnifiques oiseaux.

Mon plus grand plaisir est d’en voir toute l’année…